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2 ans

Voilà deux ans que nous avons déménagé, dans une maison qui n’était pas encore passive.
Baie vitrée

Déménagement difficile sous la neige, les menuiseries venaient d’être posées et la plomberie juste terminée, au lendemain d’un test d’étanchéité à l’air porteur d’espoir.

Quelques mois de vie sous une bâche en guise de toit avant la métamorphose du printemps puis la maison est devenue techniquement passive en mai 2011. Certifiée un an plus tard, elle reste à ce jour la seule maison individuelle rénovée certifiée passive en France. Elle est aussi, paradoxalement puisque c’est une rénovation, une des maisons les plus étanches de France.

Et la suite ? Il reste beaucoup à faire : le jardin va être entièrement refait et l’intérieur est au point mort par manque de ressources. Il reste même des détails de chantier à régler.

Le bilan au bout de deux étés et presque deux hivers ? La consommation est très faible, conforme aux calculs : 6000 kWh pour l’année (rappel : c’est une maison toute électrique). Le confort est certain : très faible sensibilité aux écarts de température extérieure, tant pour les grands froids que pour les fortes chaleurs, qualité de l’air, silence. Le vécu est catégorique : la maison passive, ça marche !

Quand la conviction l'emporte sur les habitudes

C’est en Autriche, pays complètement engagé vers la rénovation passive. Et un monument historique célèbre de Graz, impossible à “passiver” selon le standard du PHI. Parce que s’ils avaient pu le rendre passif, ils l’auraient fait. Voici donc un exemple de rénovation énergétique qui fera école dans l’éternel débat entre aspect patrimonial à conserver et performance énergétique nécessaire.

Les contraintes esthétiques ont empêché l’obtention d’une enveloppe très efficace. Il a donc fallu compenser par des énergies renouvelables, de nombreux capteurs solaires et de belles optimisations. Cet exemple montre que quand la conviction est profonde et solide, elle emporte bien des idées reçues et bouscule beaucoup d’obstacles !

Rappel : rénover un bâtiment historique au standard passif est parfois possible, même en France : http://www.lemoniteur.fr/181-innovation-chantiers/article/solutions-techniques/18128894-prouesse-thermique-dans-un-batiment-historique

Certification passive

Après 3 ans de projet, le document certifiant que la maison est passive selon le standard européen vient d’arriver :

Certificat

L’attente a été longue - cela fait un an que nous vivons dans une maison techniquement passive - mais le résultat est maintenant officiel : ce chantier a abouti à la première maison rénovée certifiée passive en France.

Les critères sont bien respectés :

  • 12 KWh/m2/an de besoin de chauffage pour une limite de 15
  • 0,1 vol/h de fuite d’air au test n50 pour une limite de 0,6
  • 100 KWh/m2/an d’énergie primaire en consommation TOTALE pour une limite de 120

Le projet est-il fini ? Oui en ce qui concerne l’enveloppe. Mais il reste de gros efforts à faire à l’intérieur (décoration) et à l’extérieur (paysage) pour obtenir une “belle” maison. Et il reste des pistes pour améliorer encore la performance globale, en particulier la consommation électrique totale.

P.S. : la fiche officielle PHI de la maison

Portes ouvertes 2011 : affluence à la maison

Portes Ouvertes laMP 2011Plus de cinquante personnes sont venues voir la maison, poser des questions et comprendre ce qu’est une maison passive, même en rénovation et pas terminée à l’intérieur. Les menuiseries et les vitrages, les choix plus ou moins écologiques sur les matériaux, la ventilation double flux, l’isolation et les coûts (et l’éventuelle rentabilité) ont fait l’objet de nombreuses discussions.

Du particulier à l’architecte, en passant par quelques professionnels du bâtiment, certains très impliqués dans des projets en cours ou à venir (pas toujours en passif), les visiteurs avaient des intérêts très divers. Dans les 4 groupes, certains sont venus de loin, d’autres en voisins. Des enfants en ont aussi bien profité ! :-)

Clin d’oeil particulier à Brian Fuentes, visiteur du samedi, pionnier du passif aux USA !

Pour les plus motivés, nous pourrons nous retrouver à Passi’bat.

Enercoop, électricité d'origine renouvelable

Graphique NagawattLa maison passive est une application plutôt réussie de la démarche Negawatt dans le bâtiment. Au risque de rabâcher, cette démarche se déroule en trois phases à appliquer dans l’ordre : la sobriété, l’efficacité et le renouvelable.

Dans le logement passif, la sobriété passe par l’isolation et l’étanchéité qui diminuent les besoins de chauffage et de climatisation jusqu’à les rendre négligeables. L’efficacité passe par une ventilation à récupération de chaleur, des appareils électroménagers à faible consommation et des accessoires électriques plus sobres, dont l’éclairage économique.

L’énergie renouvelable est générée par les panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire et d’éventuelles autres sources (panneaux photovoltaïques, éoliennes). Pour boucler la démarche Negawatt (la maison passive ne l’exige pas), il faut préférer l’usage d’électricité d’origine renouvelable pour les consommations restantes. Pas question de se passer d’ordinateur, de lumière, de cuisson ou conservation par le froid, mais la faible consommation permet de payer au juste prix une électricité qui ne détruit pas trop notre environnement.

Enercoop macaronAprès l’installation des tubes solaires, nous avons choisi Enercoop pour fournir notre électricité. Cette Société Coopérative d’Intérêt Collectif (dont nous devenons au passage sociétaire) injectera ainsi sur le réseau autant d’électricité d’origine renouvelable que nous en consommerons.

En image : Enercoop traçabilité

Concrètement :

  • nous passerons d’un abonnement Heures pleines/ Heures creuses de 15 KVA à à un abonnement basique de 9 KVA,
  • nous payerons le KWh 15 centimes d’euros,

Pourquoi payer son électricité “verte” plus chère ?

  • nous n’aurons pas besoin de panneaux photovoltaïques sur la maison puisque les producteurs sociétaires d’Enercoop font ça bien mieux que nous,
  • les consommateurs peuvent exprimer leurs choix avec leur porte-monnaie. Dans une économie libérale, c’est la méthode la plus efficace,
  • le tarif Enercoop n’évolue pas à la hausse et n’évoluera pas démesurément comme c’est probable pour le tarif EdF. Les productions renouvelables donnent un tarif “plafond” à l’électricité puisqu’elles sont peu sensibles aux aléas extérieurs comme le combustible, le démantèlement, etc.
  • comme nous avons déroulé la démarche Negawatt dans l’ordre, le surcoût sera faible dans la réalité, puisque nous consommons peu. Passer au renouvelable avant d’avoir obtenu la sobriété et l’efficacité semble incohérent et se paye trop cher. C’est valable individuellement comme collectivement.

Actuellement, une majorité de l’approvisionnement d’Enercoop vient des barrages hydroélectriques d’EdF, puisque c’est la source d’énergie renouvelable la plus importante en France, en attendant que les autres sources (biogaz, éolien, photovoltaïque) prennent de l’ampleur.

Raccord isolant-menuiserie, détail passif

La suppression des ponts thermiques est la règle dans la construction passive, en rénovation comme en neuf. Les menuiseries certifiées passives sont conçues pour éviter les ponts thermiques, mais il faut parfaitement les raccorder à l’isolant pour les annuler complètement. Le détail de pose est important : le dormant des menuiseries doit disparaître dans l’isolation, ne laissant visible que l’ouvrant (ou l’équivalent pour les châssis fixes).

Raccord isolant imposte Raccord de l’isolation avec l’impose (châssis fixe) : l’aluminium disparaît sous le compribande, la fibre de bois du dormant se retrouve sous 30 cm de PSE.

Raccord isolation porte Raccord de l’isolation avec la porte d’entrée : le bois sert de support au compribande, le dormant disparait entièrement sous l’isolant.

Raccord blocs PSE porte Les blocs de polystyrène expansé graphité suppriment efficacement le pont thermique. La précision de pose est plus de l’ordre du millimètre que du centimètre.

Brises soleil orientables

S’il est assez habituel de compenser le manque d’isolation par du chauffage, il n’est pas encore dans les habitudes de compenser ce manque d’isolation par de la climatisation pour ne pas souffrir de la chaleur, surtout dans les régions de la moitié nord de la France. Il arrive donc que la température dépasse le maximum agréable pour devenir difficilement supportable.

Parmi les critères “annexes” de la maison passive, il y a le confort d’été : la température à l’intérieur de la zone habitable ne doit pas dépasser 25 °C plus de 10% de la saison estivale. Cette absence de surchauffe, même en cas de forte température extérieure, est un argument fort en faveur de la maison passive, auquel beaucoup de gens sont sensibles (plus que l’absence de chauffage, en fait).

Comment faire pour éviter la surchauffe : limiter les apports solaires extérieurs et les apports internes. Pour limiter les apports solaires, il faut isoler les parois (murs, toit, etc) et empêcher le soleil de chauffer la maison. Pour l’isolation des parois, elle est acquise par la contrainte de chauffage minimum. Isoler du froid l’hiver et du chaud l’été se fait avec la même isolation. Pour les vitrages, c’est différents : ils sont le chauffage d’hiver, mais ne doivent pas être celui d’été. Sans précaution, une maison passive, souvent largement ouverte au sud, deviendra un fournaise. C’est la qu’interviennent les protections solaires. Elles peuvent prendre plusieurs formes : casquette au dessus des fenêtres, volets ajourés et brises soleil. Dans notre cas, il existe une petite casquette due à l’épaisseur importante de l’isolant extérieur, mais elle est insuffisante, surtout à l’étage. Ce sont donc des brises soleil orientables (BSO) qui feront office de protection solaire.

La règle est simple : les rayons du soleil directs ne doivent pas atteindre la vitre.

Ce sont des brises soleil à lamelles ourlées de 80 mm, fabriqués par Warema, qui ont été installés cette semaine.

Vue de l’intérieur : BSO chambre 2

Vue de l’extérieur dans la même position : BSO extérieur

L’utilisation des BSO est simple : les laisser montés l’hiver, les laisser baissés l’été (avec plus ou moins de jour entre les lamelles, selon l’envie de lumière). Ils n’ont aucune fonction d’isolation, mais peuvent servir d’occultation (surtout la nuit, les luminaires municipaux éclairant largement les maisons). Pour une plus grande efficacité, ils sont automatiques : deux stations météo piloteront la remontée en cas de grand vent et la descente en cas de forte intensité lumineuse (en cas d’oubli).

Passi'bat, le salon national du bâtiment passif

La construction passive vous intéresse ? Vous souhaitez apprendre, écouter, voir, toucher ?

L’association La Maison Passive France organise le premier salon français dédié au passif le 9 et 10 décembre 2010, au Parc floral de Paris. Deux grandes parties :

  • les conférences, pour apprendre, comprendre, réviser, écouter, poser des questions,
  • le salon, pour voir, toucher, commander, demander les détails aux professionnels impliqués dans la construction passive.

Notre projet de rénovation passive sera évoqué lors d’une conférence le vendredi matin. Et nous serons un peu disponibles pour les questions sur le projet durant les deux journées (pendant les pauses et sur le salon).

Si vous voulez entrer gratuitement au salon, n’oubliez pas de vous inscrire sur le site !

Nous incitons fortement les acteurs impliqués dans l’avenir du bâtiment français à s’inscrire aux conférences. La réglementation thermique 2012 n’est qu’une étape, venez découvrir la suite.

En savoir plus sur Passi’bat.

Architecte : direction le passif

Dans le projet de rénovation d’une maison individuelle, le recours à un architecte n’est pas une obligation. Mais pour arriver à la performance passive, il fallait une équipe de spécialistes. La recherche ne fut pas simple, puisque la connaissance réelle du concept passif (le vrai) n’est que très peu répandue en France (mais ça progresse). Un truc : si vous cherchez un architecte pour une vraie maison passive (certifiée) et qu’il ne vous parle pas d’étanchéité à l’air dans les premiers contacts, passez votre chemin. Assurez-vous aussi qu’il est à l’aise (donc formé) avec le PHPP, l’outil de calcul des maisons passives.

Pour aller plus vite, nous sommes passé par l’association La Maison Passive France, qui nous a recommandé Karawitz Architecture.

Logo KarawitzVue l’ambition du projet (obtenir la première certification passive en rénovation en France), le choix d’un cabinet d’architecture spécialiste du passif comme maître d’oeuvre était une évidence. Le défi technique et la volonté d’aller à la certification ont fini de convaincre Karawitz Architecture, malgré les nombreux obstacles déjà connus avant le démarrage du projet.

Maison Karawitz Maison DamicoKarawitz Architecture est une agence d’architecture spécialisée dans le passif. Elle a à son actif plusieurs maisons passives : la maison Karawitz à Bessancourt est certifiée, la maison Damico au Mesnil-Saint-Denis est en cours de certification. La proximité de l’agence avec l’Autriche et l’Allemagne est un indéniable atout : il facilite grandement le transfert de compétences depuis les berceaux de la construction passive vers nos contrées réticentes. Le concept, les implications et les pièges du passif n’ont donc plus de secret pour ces architectes qui dessinent le futur du bâtiment européen.
Comme souvent dans la construction passive, ce sont des maisons neuves en bois. La rénovation d’une maison de maçon reste donc un défi !

FEDEI 78 / 2010 : subvention confirmée

Porter un projet innovant est souvent compliqué, stressant et parfois pénible. Mais cela apporte de grandes satisfactions. Et quand la reconnaissance arrive, elle est la bienvenue…

Logo FEDEI 78La notification officielle du Fonds Eco Départemental Environnement et Innovation (FEDEI) des Yvelines est arrivée. Le Conseil général des Yvelines a donc accordé une subvention de 20 000 euros au projet. Très bien (cela permet tout simplement la réalisation du projet), mais il y a mieux :

  • si le projet n’est pas lauréat au sens strict du terme, il est reconnu avec des critères de sélection qui se sont sérieusement durcis pour concentrer “les subventions du FEDEI 2010 sur les seuls projets innovants”. Résultat : seuls trois projets sont sortis du lot. Les deux lauréats sont la rénovation de Challenger, l’immense siège social de Bouygues Construction à Guyancourt (tout prêt de Magny) et le projet EDF/Renault “Seine Aval Vehicules Électriques”, excusez du peu. C’est l’ambition d’aboutir à la première certification passive en rénovation en France qui a été jugée suffisamment innovante.
  • comme la subvention vient supporter la rénovation passive, elle a été intelligemment conçue : la première moitié encourage les moyens mis en oeuvre, mais seul le résultat (la certification passive) permettra d’obtenir la seconde moitié. C’est tout à fait en phase avec la démarche de la Maison Passive qui recherche le résultat, la performance réelle et non pas des calculs théoriques, comme le proposent d’autres labels énergétiques. C’est une motivation supplémentaire pour aboutir au résultat. Une conséquence indirecte est la reconnaissance officielle de la certification passive par le département des Yvelines et du rôle de La Maison Passive France en tant que certificateur : “le solde à l’achèvement du projet, sur présentation des justificatifs demandés et de l’attestation de la certification “passive” de la maison, délivrée par l’association “La Maison Passive France” “. Le FEDEI 78 avait déjà participé des réalisations passives en supportant les maisons Damico et Vanbesien. Comme plusieurs régions, communes et autres collectivités et contrairement à l’état, le département des Yvelines reconnaît donc la qualité de ce label énergétique d’avenir.

LogoPH.jpg Logo Yvelines

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