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Bois, béton, et étanchéité à l'air

Dans une maison passive, il faut assurer la continuité de la barrière d’étanchéité à l’air. En construction neuve, c’est souvent un enduit à l’intérieur de la maçonnerie qui joue ce rôle. Dans ce cas, le raccord avec la membrane d’étanchéité à l’air qui se trouve sous la charpente est plutôt facile.

Dans la rénovation qui nous occupe, la barrière d’étanchéité est formée de l’enduit extérieur actuel (qui sera ensuite sous l’isolant) et de la membrane frein-vapeur. Il y a donc un passage délicat, dont la première trace vient d’apparaître : Passage membrane étanchéité

Ce morceau de membrane sera raccordé à l’extérieur sur l’enduit et à l’intérieur au reste la membrane qui viendra sous les poutres. Des adhésifs spéciaux seront chargés d’assurer une continuité parfaite et durable. Toute erreur à ce niveau sera mise en évidence lors du test d’étanchéité à l’air, assez exigeant pour les maisons passives.

Sans rapport direct, le plafond de la lucarne coté sud, en poutre en I (pub gratuite pour Finnforest) : Plafond lucarne sud poutre en I

Pourquoi avoir remplacé tout le toit ?

C’est la question du jour. Le démontage complet du toit existant a troublé quelques visiteurs. Certains pensent que c’est pour surélever le toit. Le toit étant presque à la hauteur maximale permise (9 m), ce n’est pas possible.

La vraie raison est qu’il fallait se débarrasser de l’isolant existant, trop faible, pour en remettre 4 fois plus. L’isolation du toit est en effet celle qui doit être la plus épaisse dans une maison bien isolée et donc la plus lourde. La structure du toit existant ne pouvait supporter les 40 cm d’isolant prévus.

De plus, la construction d’une lucarne très large coté jardin pour multiplier les apport solaires et des deux petites coté rue demandait de très grosses modifications.

Si on ajoute à ça la difficulté d’obtenir une bonne étanchéité à l’air d’une charpente existante, le remplacement intégral s’imposait.

La nouvelle charpente est épaisse et elle contraste singulièrement avec l’existant : Charpente épaisse

L’imposante section de la faîtière n’est pas la conséquence d’une charge exceptionnelle à supporter, mais simplement de l’épaisseur de l’isolant qui viendra remplir la structure. Si ces dimensions peuvent étonner, elles deviendront la règle dans les prochaines années. Et les spécialistes des maisons passives comme SACET ne semblent plus éprouver de difficultés à réaliser des charpentes de ce gabarit sur des maisons individuelles.

Sous-sol : technique d'isolation

Comme nous l’avons déjà vu, l’isolation et l’étanchéité à l’air du sous-sol est un défi dans la rénovation. Dans ce projet, nous nous orientions vers une isolation en mousse de polyuréthane projetée. Le matériau est performant, peu écologique, mais sa mise en oeuvre en projection résout le problème de l’étanchéité, et de la multiplication des ponts thermiques dus à l’existant (tuyauterie, câbles, etc).

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Cependant, la projection de 20 cm de mousse de PU ne fait pas partie des habitudes. Comme pour d’autres parties du projet, il faudra innover. Passer deux couches successives semble la meilleure solution.

Pour se rendre compte de l’état du plafond du sous-sol, une petite visite de 3 minutes en vidéo :

Pour plus de qualité, vous pouvez la télécharger en HD.

Etanchéité à l'air : MANEXI aux manettes

Logo ManexiPour les tests d’étanchéité à l’air, c’est la société MANEXI qui a été choisie. Intéressé par ce projet inhabituel, c’est aussi le prestataire agréé le plus proche, ce qui permet de diminuer les inévitables trajets automobiles.
Trois tests sont prévus : deux en cours de chantier, un dernier pour les certifications BBC rénovation et Maison Passive.

L’étanchéité à l’air, ce sera une des difficultés majeures du projet de rénovation passive. Comment se comporte le béton ? Que vaut la porosité de l’enduit extérieure actuel ? Pourra-t-il faire office de membrane ? Comment gérer les éventuelles fuites d’air venant des murs du sous-sol ? Une seule certitude : nous apprendrons beaucoup.

Le premier test aura lieu après la finition de la toiture et la pose des menuiseries, avant la pose de l’isolation extérieure.

Si MANEXI a été choisi, il faut aussi parler de Fiabitat, qui était naturellement dans la course. Trop éloigné géographiquement (plus de deux heures de voiture pour venir sur le chantier), sa connaissance et sa disponibilité n’ont pas failli à sa réputation.

La suite sur ce sujet ? Surtout après le premier test, donc dans plusieurs semaines.

Santé et maison passive

La santé n’a pas de prix, entend-on souvent. Une des conséquences de la rénovation thermique d’une habitation est l’amélioration de l’état de santé de ses occupants. Comment est-ce possible ? Le fait de ne pas subir de variations de températures serait l’explication ? Peut-être, mais de façon marginale.

La grosse amélioration se situe dans la ventilation. Du fait de l’étanchéité de la maison, elle est mieux ventilée, puisque le flux d’air ventile correctement les espaces à vivre au lieu de passer d’une fuite à une autre. C’est donc au niveau des maladies respiratoires que l’amélioration est la plus notable : asthme, sinusite, rhume, bronchites. Par exemple, la motivation de rénovation passive peut venir d’un enfant asthmatique à qui on veut offrir une alternative aux traitements médicamenteux.

Filtre PaulUne maison passive est étanche et ventilée via une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) double flux. Celle-ci est équipée de filtres pour protéger l’installation (grossiers, type G4). Mais il est possible de les équiper d’autres filtres plus fins (type F8) qui bloquent les pollens et certaines pollutions. Non seulement, l’air est correctement renouvelé, mais avec de l’air filtré, ce qui explique bien les améliorations “respiratoires” des habitants de maisons passives.

Barrière d'étanchéité en rénovation

Une maison passive doit être étanche à l’air. Une maison normale ne l’est pas. Lors d’une rénovation passive, il faut rendre la maison étanche, en plus de l’isolation thermique. C’est lié : tout défaut d’étanchéité perturbe grandement l’isolation et annihile les efforts de performance.
Un des questions lors de la conception de la rénovation passive est donc de placer la barrière d’étanchéité. Comme la maison est maçonnée et est isolé à l’intérieur par des plaques pleines de trous (prises, passages, etc), l’intérieur n’est pas envisageable. Il reste la façade extérieure. Logiquement, la barrière d’étanchéité sera au niveau de l’enduit extérieur actuel. Les dormants des fenêtres seront joints à cet enduit. La membrane d’étanchéité du toit y sera aussi relié. Si l’enduit extérieur est trop poreux, il faudra ajouter une membrane sur les murs.
Il restera à étancher le plafond du sous-sol, lui aussi percé de multiples trous de câbles, de tuyaux et autres gaines.
Le schéma électrique sera à revoir, notamment car le tableau électrique est au sous-sol, ce qui crée une fuite importante entre la zone chauffée et celle non chauffée par les gaines électriques.

La cheminée

La première véritable action de rénovation passive a été une destruction symbolique : la cheminée existante a été détruite, ainsi que son conduit. Pour les experts du domaine, cela peut paraitre évident. Pour les autres, cette destruction est un symbole très pédagogique.

La cheminée nous renvoie au besoin de chauffage, ce dernier assurant un bien être certain. C'est aussi un symbole statutaire et social. Exhiber une cheminée de standing fait toujours impression au visiteur, même si la taille de l'écran plat remplace maintenant ce signe d'opulence. Le symbole social du foyer auprès duquel le groupe se réunit est encore fort, d'après les réactions négatives à cette destruction. Même s'il n'est plus nécessaire de se regrouper auprès du feu pour éviter le froid, il reste cette relation avec des moments magiques autour du feu.

La cheminée traditionnelle ne peut fonctionner dans une maison passive.
Tout d'abord, elle n'est pas étanche à l'air. Et ce n'est pas la simple protection contre la pluie dans le conduit qui résoudra ce problème.
Ensuite, c'est souvent un imposant pont thermique, plutôt du type viaduc que passerelle ! La cheminée apporte de la chaleur lorsqu'elle fonctionne, mais en emporte dès qu'elle s'arrête.

Entre une ventilation double flux et une cheminée, il faut donc choisir. Si une cheminée "tire" de l'air, elle désequilibre grandement la ventilation. Pour pallier à ce désequilibre, il faudrait ouvrir, ce qui n'a pas de sens si c'est du froid qui entre...

Et voilà comment, au coin du feu, nous avons parlé d'étanchéité à l'air, de pont thermique et de ventilation. Tout ça pour une cheminée. Pédagogique, disais-je.

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