Bois, béton, et étanchéité à l'air

Dans une maison passive, il faut assurer la continuité de la barrière d’étanchéité à l’air. En construction neuve, c’est souvent un enduit à l’intérieur de la maçonnerie qui joue ce rôle. Dans ce cas, le raccord avec la membrane d’étanchéité à l’air qui se trouve sous la charpente est plutôt facile.

Dans la rénovation qui nous occupe, la barrière d’étanchéité est formée de l’enduit extérieur actuel (qui sera ensuite sous l’isolant) et de la membrane frein-vapeur. Il y a donc un passage délicat, dont la première trace vient d’apparaître : Passage membrane étanchéité

Ce morceau de membrane sera raccordé à l’extérieur sur l’enduit et à l’intérieur au reste la membrane qui viendra sous les poutres. Des adhésifs spéciaux seront chargés d’assurer une continuité parfaite et durable. Toute erreur à ce niveau sera mise en évidence lors du test d’étanchéité à l’air, assez exigeant pour les maisons passives.

Sans rapport direct, le plafond de la lucarne coté sud, en poutre en I (pub gratuite pour Finnforest) : Plafond lucarne sud poutre en I

Fermer les volets dans une maison passive

S’il ne faut pas changer ses habitudes concernant l’ouverture des fenêtres dans une maison passive, il faut par contre repenser l’ouverture des volets, plus généralement des protections des ouvrants.

Les assurances exigent habituellement la fermeture des protections contre l’effraction pour assurer l’habitation contre le vol. Les habitants prudents ferment donc ces protections en cas d’absence, de jour comme de nuit.
Dans une maison passive, ce n’est pas toujours possible, puisque l’apport solaire est le moyen de chauffage principal. Fermer ses volets pendant les journées d’hiver, c’est couper le chauffage et donc refroidir l’intérieur de la maison. Baisse de température assurée, qu’il faudra compenser par un chauffage actif (s’il existe), faisant sortir la maison de son fonctionnement passif.

Dans une maison passive, on peut donc fermer les volets l’été (il faut le faire partiellement pour éviter la surchauffe), toute la nuit, mais il faut les laisser ouvert pendant les journées d’hiver. Et ça, c’est une vraie nouveauté.

La maison passive, un standard mondial

Presque tous les pays du monde ont une règlementation thermique qui donne les règles de constructions permettant d’atteindre un minimum de performance thermique. Mais si le problème énergétique et climatique est mondial, pourquoi tant de réglementations ? Parce que chaque pays a sa culture, son histoire et l’aspect mondial du phénomène est récent.

Immanquablement, les réglementations thermiques vont converger, pour répondre au même besoin d’économie et d’écologie. Actuellement, plusieurs standards internationaux émergent. Comme LEED en Amérique du Nord et dans d’autres pays anglo-saxons, Minergie en Suisse, en France et quelques pays frontaliers, mais surtout le label PassivHaus, décliné dans de nombreux pays, particulièrement en Europe, mais aussi aux USA et dans de nombreux autres pays, comme au Brésil, au Japon, etc.

Maisons passives en Europe - PassNetSi l’aventure de la maison passive a commencé en Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Suède , la Suisse (via Minergie-P qui converge avec PassivHaus) sont déjà bien impliqués. La France est à la traîne, engagée avec son label Effinergie, inconnu dans les autres pays.
Pourtant le parlement européen a été clair : il souhaite la généralisation du bâtiment passif à partir de 2011 et l’obligation de très basse consommation au 31 décembre 2020.

Construire ou rénover selon le standard de la maison passive actuellement, c’est donc s’appuyer sur le standard thermique le plus universel. La raison de cette universalité ? Les trois règles sont simples, reposent sur des calculs, sans biais culturel et ne cherchent pas à englober d’autres choses que la performance thermique. Le standard Maison Passive s’adapte ainsi à la plupart des pays, sans contrainte architecturale. Le standard passif est le même en Suède qu’en Floride, seule son application diffère.

Les bâtiments sont construits pour durer bien plus longtemps que les règlementations nationales, il est donc important de s’appuyer sur des bases pérennes.

La maison passive, retour aux fondamentaux

A quoi sert une maison ?

Question a priori évidente, mais qui n’est pas toujours posée lors d’un chantier d’habitation.
La première fonction d’un logement, c’est la protection.
D’abord contre les intempéries, le froid, le chaud. Dans certaines civilisations, c’est la seule fonction, puisque la plus basique. Dans un projet de logement, il ne faut jamais oublier que la protection est l’essentiel.
Dans nos sociétés, vient ensuite la protection contre la violation de la vie privée. Protection des personnes et des biens. Un logement doit donc aussi assurer la sécurité.
Enfin, viennent des notions secondaires, comme le confort, l’espace et l’affichage du statut social. Tout ce qui vient renforcer l’identité de l’habitant dans la société.

La maison passive, c’est aussi une façon de retrouver l’objectif fondamental du logement : la protection contre les aléas climatiques, dans un grand confort. C’est sûrement une explication de la satisfaction des habitants de ce type de logement : profiter des technologies modernes pour mieux remplir des objectifs ancestraux. Entrer dans sa maison en sachant qu’il n’y fera ni trop froid ni trop chaud, que le vent reste dehors, que l’humidité et le bruit seront arrêtés lorsque la porte sera refermée, n’est-ce qu’on demande fondamentalement à un logement ?
La maison passive n’exclut pas la sécurité physique, l’esthétique, l’espace et même le coté statutaire de l’habitation. Mais sa philosophie remet les priorités dans l’ordre. Tout simplement !

Maison passive et épargne retraite

Le placement “pierre” qui consiste à investir une partie de ses revenus dans l’immobilier pour se constituer un capital est réputé sûr. Lorsqu’il est fait dans la résidence principale, il permet en même temps de construire un patrimoine, de profiter de la protection contre l’érosion monétaire que constitue la hausse des prix immobiliers et de supprimer le paiement de loyers lorsque le crédit est remboursé. Classique.
L’investissement dans une maison passive permet en plus de réduire la facture énergétique à un niveau très faible. Pour ceux qui ont des doutes sur le niveau des retraites futures, c’est un bon moyen de diminuer les futures dépenses, puisque les recettes sont incertaines. Le ménage habitant dans une maison passive et qui en respecte les principes (faibles consommations) se prémunit contre l’impact financier des futures hausses des prix de l’énergie. Si ces hausses sont faibles, elles passeront inaperçues, si elles sont fortes, elles ne seront pas préoccupantes, puisque portant sur une faible base. C’est ainsi que les ménages habitant dans des bâtiments à très faible consommation pourront se permettre de payer à leur juste prix - sans subvention - les énergies renouvelables. Pas forcément les autres.
Et comme à long terme, la maison passive est un chemin vers la maison autonome, on peut la voir comme un investissement de sécurité. La sécurité énergétique individuelle, qui fait plus peur aux grandes entreprises qu’aux ménages.