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Excellente étanchéité à l'air

Le dernier test d’étanchéité à l’air, celui qui sert de base à la certification, vient de se finir. Le test précédent avait donné un très bon résultat. Les finitions sont venus doubler l’étanchéité à l’air. Le dernier résultat peut être qualifié d’excellent : 0,1 vol/h pour le test n50 (50 pascals). Dans le détail : 0,13 vol/h en dépression, 0,14 vol/h en surpression. Avec une extrapolation pour le Q4 (la norme pour le BBC) à 0,02 m3/(m2h) !

Graphe test étanchéité

Fluctuation test étanchéité n50Les mesures n’ont pas été faciles, car les appareils ne sont pas prévus pour des bâtiments aussi étanches. Les débits sont très faibles (puisqu’il n’y a presque pas de fuite), les fluctuations sont donc importantes. Il a fallu toute l’expérience de Manexi pour arriver à sortir des mesures. Inutile de préciser que nous avons vite abandonné toute idée de recherche de fuites…

La maison est plus étanche que la plupart des maisons neuves, même passives. Le résultat est d’autant plus étonnant que c’est une rénovation. Comment aboutir à un tel résultat ?

  • la conception : nous savions que l’étanchéité serait une difficulté majeure. Les décisions ont été prises pour la renforcer,
  • le toit est neuf. SACET a fait un excellent travail pour le rendre totalement étanche,
  • les menuiseries sont de qualité et bien posées. Les menuiseries André et SACET prouvent encore une fois leur maîtrise de l’étanchéité à l’air.
  • l’ancien enduit extérieur était étanche. Nous avions rebouché les trous et refusé que la pose de l’isolation extérieure occasionne de nouvelles fuites : pas de pose chevillée, mais une pose collée. La colle a renforcé l’étanchéité, en établissant par endroit une double barrière.
  • l’isolation du sous-sol en mousse de polyuréthane projetée a considérablement renforcé l’étanchéité du sous-sol, qui était médiocre. Même si l’état fini n’est pas esthétiquement correct, la fonction d’étanchéité est assurée.

La démonstration est ainsi faite : il est possible d’obtenir une maison très étanche après une rénovation lourde.

Enercoop, électricité d'origine renouvelable

Graphique NagawattLa maison passive est une application plutôt réussie de la démarche Negawatt dans le bâtiment. Au risque de rabâcher, cette démarche se déroule en trois phases à appliquer dans l’ordre : la sobriété, l’efficacité et le renouvelable.

Dans le logement passif, la sobriété passe par l’isolation et l’étanchéité qui diminuent les besoins de chauffage et de climatisation jusqu’à les rendre négligeables. L’efficacité passe par une ventilation à récupération de chaleur, des appareils électroménagers à faible consommation et des accessoires électriques plus sobres, dont l’éclairage économique.

L’énergie renouvelable est générée par les panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire et d’éventuelles autres sources (panneaux photovoltaïques, éoliennes). Pour boucler la démarche Negawatt (la maison passive ne l’exige pas), il faut préférer l’usage d’électricité d’origine renouvelable pour les consommations restantes. Pas question de se passer d’ordinateur, de lumière, de cuisson ou conservation par le froid, mais la faible consommation permet de payer au juste prix une électricité qui ne détruit pas trop notre environnement.

Enercoop macaronAprès l’installation des tubes solaires, nous avons choisi Enercoop pour fournir notre électricité. Cette Société Coopérative d’Intérêt Collectif (dont nous devenons au passage sociétaire) injectera ainsi sur le réseau autant d’électricité d’origine renouvelable que nous en consommerons.

En image : Enercoop traçabilité

Concrètement :

  • nous passerons d’un abonnement Heures pleines/ Heures creuses de 15 KVA à à un abonnement basique de 9 KVA,
  • nous payerons le KWh 15 centimes d’euros,

Pourquoi payer son électricité “verte” plus chère ?

  • nous n’aurons pas besoin de panneaux photovoltaïques sur la maison puisque les producteurs sociétaires d’Enercoop font ça bien mieux que nous,
  • les consommateurs peuvent exprimer leurs choix avec leur porte-monnaie. Dans une économie libérale, c’est la méthode la plus efficace,
  • le tarif Enercoop n’évolue pas à la hausse et n’évoluera pas démesurément comme c’est probable pour le tarif EdF. Les productions renouvelables donnent un tarif “plafond” à l’électricité puisqu’elles sont peu sensibles aux aléas extérieurs comme le combustible, le démantèlement, etc.
  • comme nous avons déroulé la démarche Negawatt dans l’ordre, le surcoût sera faible dans la réalité, puisque nous consommons peu. Passer au renouvelable avant d’avoir obtenu la sobriété et l’efficacité semble incohérent et se paye trop cher. C’est valable individuellement comme collectivement.

Actuellement, une majorité de l’approvisionnement d’Enercoop vient des barrages hydroélectriques d’EdF, puisque c’est la source d’énergie renouvelable la plus importante en France, en attendant que les autres sources (biogaz, éolien, photovoltaïque) prennent de l’ampleur.

Fixation de l'isolant extérieur

L’isolation extérieure est faite de blocs de polystyrène expansé graphité (PSE gris). Pour fixer ces blocs sur le murs, il existe plusieurs méthodes. La plus classique pour cette épaisseur est de cheviller à travers les blocs dans le mur (technique dite calé/chevillé). Mais cela nous posait plusieurs problèmes :

  • pour la thermique : chaque clou qui passe à travers le bloc est un pont thermique ponctuel qui est défavorable et doit être pris en compte dans le calcul. Pour palier à ce problème, il existe des clous à rupture de pont thermique (une partie est en plastique), mais ce n’est pas aussi bon que du polystyrène,
  • pour l’étanchéité : chaque cheville est un trou dans la barrière d’étanchéité. Et vu le nombre de chevilles prévues ( 8 au m2), cela faisait trop de trous et aurait sérieusement dégradé l’étanchéité de la maison,
  • pour l’économie : les chevilles coûtent cher, plus que la colle.

Il est aussi possible de coller les blocs avec un mortier spécial. A condition que le support soit adapté, suffisamment solide et de bonne composition (enduit hydraulique). C’était évidemment la solution préférable, mais elle dépendait de la qualité de l’enduit initial. Cela fait partie des défis de la rénovation. Pour cela, un test à l’arrachement a été effectué : Pastille arrachement Pastilles collées à différents endroits avec deux mortiers différent avant arrachement contrôlé

Les résultats des tests se sont avérés concluants, de justesse. La pose se fait donc au mortier, mais non pas par plot, mais à la spatule crantée, donc en collage continu : Collage bloc PSE

Dans les parties délicates, un double encollage est nécessaire. Il sert aussi à renforcer l’étanchéité à l’air la ou il existait encore un doute : Double encollage bloc PSE

Du soin apporté à la découpe et à la pose dépend directement la qualité de l’isolation. Si l’isolation intérieure traditionnelle n’est pas avare de gros et petits ponts thermiques, le but de l’isolation extérieure est bien de les supprimer, même les petits. La pose de gros blocs est donc d’autant plus délicate, car ils doivent être bien jointifs.

Second test d'étanchéité

Encore un mercredi, encore un test d’étanchéité. Le premier était encourageant et avait permis d’identifier les principales fuites. A l’aide du rapport établi par MANEXI, de nombreuses corrections ont été apportées. Et le travail a porté ses fruits.

Résultat du second test n50 (moyenne de la mise en dépression et en surpression à 50 pascals) : 0,3 vol/h. Pour la certification, il faut descendre sous la barre des 0,6 vol/h. Le résultat est bon. Il est au niveau des meilleures constructions neuves, et très nettement meilleur que celui des constructions neuves normales ou BBC. C’est donc un vrai succès.

S’il permet d’aborder la fin du chantier avec sérénité, ce résultat est accompagné d’un autre succès : il y a encore des fuites bien identifiées et améliorables, même si la marge d’amélioration a fortement diminué.

Pour l’anecdote, vous verrez un reportage sur ce test dans une prochaine émission Global Mag sur la chaîne Arte (pas de date communiquée actuellement).

Et pour fêter çà, une petite vidéo du premier test d’étanchéité :

Etanchéité à l'air : la liaison entre le toit et les murs

La barrière d’étanchéité doit être continue pour qu’elle soit efficace. Dans ce projet, il faut donc assurer une continuité entre le pare-vapeur qui est sous le toit et l’enduit qui est actuellement à l’extérieur des murs. Comment faire ?

Si l’enduit est suffisamment lisse, il existe des adhésifs épais double face qui font ça bien. Si une reprise d’enduit est envisagée, un produit comme le CONTEGA PV de pro clima sera tout indiqué.

Mais si l’enduit est granuleux et que la reprise est trop coûteuse, c’est moins simple. La solution utilisée est un gros cordon de mastic butyl ou de colle MS polymere. Les deux semblent adéquats. Un épais cordon de mastic est déposé sur l’enduit, puis le pare-vapeur est marouflé au rouleau par dessus pour que le joint s’écrase et colle bien.

Collage pare-vapeur enduit Ici, on voit le pare-vapeur gonflé par la surpression, ce n’est pas le joint qui fuit mais la reprise en ciment des trous dans l’enduit.

Collage pare-vapeur angle Les angles sont délicats a traiter, il ne faut pas hésiter à recouvrir, coller largement et mastiquer encore. Sur 99 % de la longueur, c’est parfait, mais il restait des petits défauts que le test a bien détecté.

La détection de fuite se fait en surpression d’environ 80 Pa (ça pousse fort), il faut que la barrière soit étanche même sous contrainte.

Merci à Olivier pour la question !

Etanchéité à l'air : premières améliorations

Suite au premier test d’étanchéité, un certain nombre de fuites ont été comblées par l’équipe de SACET (charpente/menuiserie), en particulier dans la jonction entre l’enduit extérieur et le pare-vapeur de la toiture.

La recherche des trous et dans la barrière d’étanchéité et leur comblement continue avec les nombreuses et importantes fuites vers le sous-sol. Une fuite plutôt importante, se trouvait dans le plancher, entre le doublage intérieur du rez de chaussée et le garage : Trou plancher bas

Il a fallu casser le hourdis dissimulant le passage des gaines pour ensuite reboucher le trou au platre : Bouchage platre passage de gaines

Le plâtre n’est pas la matière la plus facile à manipuler, mais il est bien étanche à l’air.

Mais pourquoi les autres passages de gaines électriques ne sont pas aussi pénalisants que celui-ci ?

  • passer trois gaines dans une même trou est une mauvaise idée : le percement a été grossier au lieu d’un simple percement ajusté,
  • le rebouchage n’avait pas été correct (l’étanchéité n’était pas un souci lors de la construction),
  • le passage se fait entre le hourdis du sous-sol et le doublage intérieur du rez de chaussée : que du creux, rien d’étanche. Les passages dans l’épaisseur de la dalle posent moins de problème.
  • les boites de dérivation et les prise et interrupteurs étanches (pour éviter l’humidité du sous-sol) participent à l’étanchéité à l’air.

La suppression des fuites identifiées va continuer dans les prochaines semaines, avant le second test d’étanchéité.

Premier test d'étanchéité

Ce mercredi, c’était le premier test d’étanchéité de la maison après la pose des menuiseries. Les charpentiers de SACET avait fait le nécessaire pour finir l’étanchéité du toit en début de semaine et quelques trous évidents avaient été colmatés.
Résultat au test n50 (moyenne de la mise en dépression et en surpression à 50 pascals) : 0,9 vol/h. Pour la certification, il faut descendre sous la barre des 0,6 vol/h. Le résultat semble donc mauvais. Ce serait le cas en construction neuve. Mais en rénovation, nous partons de bien plus mauvais et nous tentons de progresser et nous attendions pire.

Maison en test 1

Les enseignements tirés de ce premier test sont :

  • conformément aux attentes, il y a de grosses fuites vers le sous-sol. C’est d’ici que viendront les plus grosses améliorations,
  • conformément aux attentes, les fuites dans les menuiseries et dans la charpente sont très faibles. La qualité du travail des charpentiers et des menuisiers était attendue et elle est évidente,
  • Trou dans l'enduit l’enduit extérieur est une vraie barrière d’étanchéité à l’air. C’était l’intuition du départ du projet et cela a été confirmé par le test. Il vaut une membrane. Comme dans une membrane, chaque trou donne une belle fuite. Mais son étanchéité explique le résultat pas si mauvais. Le raccordement du pare-vapeur à l’enduit est une partie critique, nous l’avons vu. Et certains rebouchages hâtifs au ciment sont source de fuites.

Il est probable que le traitement des importantes fuites vers le sous-sol, ajouté à celui des quelques fuites autour des menuiseries et au rebouchage soigneux des trous dans l’enduit suffise à passer sous la barrière fatidique des 0,6 vol/h. Un deuxième test sera effectué pour valider cela.

Menuiseries posées, maison fermée

Les menuiseries (la porte et les fenêtres) sont posées et étanchées. Cela s’est fini dans le douleur mercredi soir après la tempête de neige et une longue coupure électrique qui ont failli avoir raison de la détermination des menuisiers.

Baie vitrée

La maison est donc fermée et le confort intérieur a fortement augmenté. Dans la passivation de la maison, c’est la seconde étape : après le toit “passif”, les menuiseries “passives”. La qualité et l’élégance des menuiseries ont fait l’admiration des personnes présentes sur le chantier.

Fenêtres haut sud

L’étanchéité à l’air a fait l’objet d’un soin particulier et un grand souci du détail. Un joint polymère a été lissé entre la menuiseries et le tableau existant, puis, une fois ce joint sec, de la mousse expansive a été injectée si le vide entre le bois et le béton était suffisant. Le test d’étanchéité à l’air montrera si la solution était la bonne, sachant que nous avons une solution de secours en cas d’échec.

Accès au sous-sol fermé

C’est encore une nouvelle étape qui vient d’être franchie dans la “passivation” de la maison : l’accès intérieur au sous-sol vient d’être fermé. L’escalier en béton vient d’être condamné en haut et en bas par des plaques de bois.

plancher escalierL’escalier sera ensuite noyé sous une épaisse couche de ouate de cellulose pour garantir une isolation complète, peu coûteuse et écologique. Si la fermeture en bas de l’escalier supportera le poids de l’isolant, elle est “normale”. Le plancher du haut, par contre, participera à l’étanchéité à l’air et a donc été traité comme tel, avec quelques mètres d’adhésif spécifique. Plus aucun filet d’air ne passera par là : des fentes du bois au têtes de vis, tout à été calfeutré. Il faudra ensuite protéger cette barrière d’étanchéité.

Cette fermeture enlève un des éléments de confort de la maison et est donc une régression. Pourquoi cette contrainte ? Pour des raisons thermiques : cet accès entraînait trop de pertes de chaleur trop de fuites d’air. Dans l’état actuel du projet, il n’était pas possible d’isoler et d’étancher cet accès : techniquement difficile et financièrement hors de portée. On pourra se consoler en affirmant que les insectes non plus ne passeront plus par là…

Tant que nous n’aurons pas de solution satisfaisante, il nous faudra passer par l’extérieur pour accéder au sous-sol. Surprenant, mais pas inhabituel pour une maison passive, même neuve.

Etanchéité à l'air du toit : suite mais pas fin

La membrane d’étanchéité à l’air sous le toit se déploie. Rigueur et soin sont critiques dans cette partie (rappel : le test d’étanchéité à l’air viendra vérifier la qualité du travail). Le charpentier a eu recours à deux modèles de pare-vapeur pour le dessous de toit :

  • Pare-vapeur renforcéles parties “écrasées” et qui risquent d’être abimées sont en pare vapeur translucide armé, le Delta-Fol BDF de Doerken. Sa résistance fait sa force, mais c’est un pare-vapeur “simple” (sa perméance est fixe),
  • Pare-vapeur Intello les parties dégagées qui seront définitivement protégées par les plaques d’OSB sous la pente sont en pare-vapeur hygrovariable INTELLO de pro-clima.

C’est quoi hygrovariable ?
Un pare-vapeur doit être étanche à l’air mais laisser passer la vapeur d’eau pour assurer une bonne qualité de l’air intérieur. La capacité à laisser passer la vapeur d’eau est appelée la perméance. Un pare-vapeur normal a une perméance fixe, il laisse donc passer peu de vapeur d’eau, quelles que soit les circonstances. C’est bien lorsque l’air est sec, mais pas bon s’il faut évacuer l’humidité. Le pare-vapeur hygrovariable répond à ce besoin : il laisse passer la vapeur d’eau si l’air est humide (l’air chaud et humide de l’été) et freine fortement la vapeur d’eau si l’air est sec (l’air froid et sec de l’hiver). Sa perméance est donc variable selon l’humidité (hygrovariable). En cas d’humidité, il peut laisser passer 40 fois plus de vapeur d’eau qu’avec un air sec : il “s’ouvre” pour évacuer l’humidité envahissante.

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