Une maison passive est étanche. La tolérance pour les fuites lors de la construction est très faible et l’étanchéité est mesurée pendant et à la fin du chantier. Un tel bâtiment n’est donc pas ventilé naturellement, comme l’était les anciennes constructions.
Il faut donc une ventilation forcée, mécanique, avec des moteurs et des ventilateurs. C’est ce que l’on appelle la Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC). En usage depuis une vingtaine d’années (1982/1983) dans les constructions neuves, elle est souvent simple : un ventilateur central extrait l’air des pièces humides (salles de bains, cuisine, toilettes, buanderies, etc). Des bouches d’aération qui laissent entrer l
‘air se trouvent dans les pièces à vivre (chambres, séjour, bureau, salon, etc).
Ce schéma est évidemment impossible dans une maison passive : réchauffer l’air qui entre pour laisser partir la chaleur par l’air extrait demande trop d’énergie pour respecter les critères stricts de la maison passive.
C’est pourquoi la ventilation double flux est obligatoire en maison passive : une très grosse partie de la chaleur de l’air extrait est transférée à l’air entrant, la préchauffant fortement. Selon les circonstances, les appareils récupèrent entre 75% et 95 % de l’énergie. C’est bien la chaleur de l’air qui est récupérée, pas l’air lui-même ! Les circuits sont étanches et la chaleur passe dans un échangeur. L’air neuf est poussé dans l’habitation par un ventilateur (que l’on préfère à haut rendement), passe dans l’échangeur et est guidé par des gaines jusque dans les pièces à vivre. L’air extrait (vicié) est aspiré dans les pièces humides par un autre ventilateur, passe dans le même échangeur pour transférer sa chaleur à l’air entrant puis est évacué.
Une VMC double flux est donc une appareil assez imposant, puisqu’il contient un échangeur, deux petits moteurs, deux ventilateurs, les conduits, filtres et vannes nécessaire, ainsi que les indispensables connexions. Dans une maison passive, la VMC double flux peut être vue comme remplaçant à la fois la VMC simple et la chaudière. Avec une consommation bien inférieure, on s’en doute…
VMC Paul Thermos 200 DC, modèle performant et classique, la centrale choisie dans notre projet
La question suivante est le débit de ventilation. Il existe des règles sanitaires qui dictent les débits nécessaires, selon le nombre et le type de pièces. Ces règles donnent un débit de 215 m3/h pour une maison de 5 pièces avec deux salles de bains et deux toilettes. On peut baisser fortement le débit minimal avec une régulation par l’humidité (jusqu’à 30 m3/h dans notre cas).
Une autre façon de calculer (c’est le cas en maison passive), c’est de considérer un débit par personne (30 m3/h/personne), ce qui donnerait 150 m3/h pour nous. Mais il est aussi possible de réguler intelligemment par le taux de CO2 ou l’humidité.
La régulation du débit (à la baisse) semble indispensable, car elle correspond à l’adéquation au besoin réel. Ainsi, un adulte respire entre 0,5 m3/ et 3 m3/h, selon qu’il est au repos ou en effort important. De nuit, cinq personnes dans leur sommeil ne respirent que 2 m3/h ! Dans cas, il est bien inutile de ventiler à 150 m3/h, ce qui consomme de l’énergie pour rien.
Panneau de commande de la VMC
D’un autre coté, il faut que la ventilation puisse évacuer efficacement les effluves de cuisine et des salles d’eau lorsque cela est nécessaire. De plus, l’été, une surventilation de nuit permet de rafraîchir efficacement une maison.
Un bonne ventilation sera donc puissante mais très réglable. Cela tombe bien, c’est le cas des bons appareils !