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Enercoop, électricité d'origine renouvelable

Graphique NagawattLa maison passive est une application plutôt réussie de la démarche Negawatt dans le bâtiment. Au risque de rabâcher, cette démarche se déroule en trois phases à appliquer dans l’ordre : la sobriété, l’efficacité et le renouvelable.

Dans le logement passif, la sobriété passe par l’isolation et l’étanchéité qui diminuent les besoins de chauffage et de climatisation jusqu’à les rendre négligeables. L’efficacité passe par une ventilation à récupération de chaleur, des appareils électroménagers à faible consommation et des accessoires électriques plus sobres, dont l’éclairage économique.

L’énergie renouvelable est générée par les panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire et d’éventuelles autres sources (panneaux photovoltaïques, éoliennes). Pour boucler la démarche Negawatt (la maison passive ne l’exige pas), il faut préférer l’usage d’électricité d’origine renouvelable pour les consommations restantes. Pas question de se passer d’ordinateur, de lumière, de cuisson ou conservation par le froid, mais la faible consommation permet de payer au juste prix une électricité qui ne détruit pas trop notre environnement.

Enercoop macaronAprès l’installation des tubes solaires, nous avons choisi Enercoop pour fournir notre électricité. Cette Société Coopérative d’Intérêt Collectif (dont nous devenons au passage sociétaire) injectera ainsi sur le réseau autant d’électricité d’origine renouvelable que nous en consommerons.

En image : Enercoop traçabilité

Concrètement :

  • nous passerons d’un abonnement Heures pleines/ Heures creuses de 15 KVA à à un abonnement basique de 9 KVA,
  • nous payerons le KWh 15 centimes d’euros,

Pourquoi payer son électricité “verte” plus chère ?

  • nous n’aurons pas besoin de panneaux photovoltaïques sur la maison puisque les producteurs sociétaires d’Enercoop font ça bien mieux que nous,
  • les consommateurs peuvent exprimer leurs choix avec leur porte-monnaie. Dans une économie libérale, c’est la méthode la plus efficace,
  • le tarif Enercoop n’évolue pas à la hausse et n’évoluera pas démesurément comme c’est probable pour le tarif EdF. Les productions renouvelables donnent un tarif “plafond” à l’électricité puisqu’elles sont peu sensibles aux aléas extérieurs comme le combustible, le démantèlement, etc.
  • comme nous avons déroulé la démarche Negawatt dans l’ordre, le surcoût sera faible dans la réalité, puisque nous consommons peu. Passer au renouvelable avant d’avoir obtenu la sobriété et l’efficacité semble incohérent et se paye trop cher. C’est valable individuellement comme collectivement.

Actuellement, une majorité de l’approvisionnement d’Enercoop vient des barrages hydroélectriques d’EdF, puisque c’est la source d’énergie renouvelable la plus importante en France, en attendant que les autres sources (biogaz, éolien, photovoltaïque) prennent de l’ampleur.

Eclairage sans chauffage

Dans un bâtiment à très basse consommation, l’éclairage peut représenter une part non négligeable de la dépense énergétique, supérieure à 10%. Pour rester cohérent avec la performance du bâtiment, il faut que l’éclairage soit aussi à basse consommation, sauf à vouloir s’en servir de chauffage !

Un luminaire économique diffuse plus de 50 lumens/watt. Les ampoules à incandescence classiques n’éclairent qu’environ 15 lumens/watt, ce qui est faible. Mais elles chauffent bien. Les ampoules dites fluo-compactes arrivent à environ 60 lumens/watt. L’éclairage LED peut atteindre plus de 100 lumens/watt.

Maintenant que la commercialisation des ampoules à filament classiques est interdite, il y a de la place dans les rayons pour plus de modèles d’ampoules économiques. Et ça tombe bien, car toutes ne se valent pas.
Ampoule Osram DuluxStar MiniTwistElles diffèrent par leur forme, leur température de couleur (chaude pour imiter les anciennes ampoules qui imitaient la bougie, froide pour la lumière proche de celle du jour), mais aussi - plus surprenant - par leur performance.

On trouve ainsi dans les linéaires des ampoules consommant 32 W qui éclairent moins que d’autres consommant 23 W. Comme pour d’autres matériels, la puissance consommée est souvent un leurre marketing. Mais tous les fabricants sérieux indiquent le flux lumineux générés par l’ampoule, exprimé en lumens. N’hésitez pas à décrypter les étiquettes. Un fabricant coréen connu vend ainsi une ampoule fluo-compacte de 32 W qui délivre 1500 lumens, alors qu’OSRAM, juste à coté, vend à un prix similaire une ampoule de 23 W délivrant 1550 lumens. Ce qui fait du 67 lumens/watt, un bon rendement.

Entre la vitesse d’allumage, la rapidité de montée en puissance, la couleur de la lumière et le rendement lumineux, les ampoules fluo-compactes sont de qualité très diverses. Adepte de ce genre d’ampoule depuis plus de 10 ans, l’expérience montre que les déceptions rapportées par certains suite au passage à l’éclairage économique sont souvent dues à un mauvais choix d’ampoules. Il est vrai que certains modèles, même de très grandes marques, peuvent faire regretter le filament brûlant. Par exemple, certaines ampoules Philips sont très décevantes, alors que ce fabricant a été un pionnier avec d’excellents produits, encore en bon fonctionnement après une dizaine d’année !

Concrètement, la dernière bonne surprise est l’ampoule Osram DuluxStar Mini Twist. A suivre…

Circuit électrique d'éclairage économique

Actuellement, la norme NF C15-100 prévoit des circuits d’éclairage protégés par des disjoncteurs de 10 A composés de 3 fils conducteurs de 1,5 mm2. Sur ce type de circuit, il est possible de brancher jusqu’à 2000 W d’éclairage. Avec un éclairage économique, c’est plus qu’il n’en faut pour éclairer un grand bâtiment. Dans notre maison actuelle, nous ne dépassons pas les 500 W avec TOUS les éclairages allumés (ce qui n’arrive jamais).
Disjoncteur 2ASi on peut comprendre le souci de sécurité qui a prévalu à l’établissement de cette norme, l’évolution vers des circuits de moindre puissance serait souhaitable. Avec l’éclairage économique, des circuits protégés par des disjoncteurs de 2 A et composés de fils conducteurs de 0,5 mm2 sont bien suffisants (ils supporteraient 400 W par circuit).
Des câbles avec des sections si faibles nécessiteraient trois fois moins de matière, seraient moins chers, tant à l’achat qu’à la mise en oeuvre (grande souplesse). Cela permettrait aussi la généralisation des câbles et connecteurs plats.

Les technologies évoluent plus vite que les normes, c’est connu. Mais rien n’empêche celles-ci de suivre !

Parce que la suite, c’est le circuit d’éclairage en 12V continu sur batterie réservé aux éclairages à diodes. On pourra revenir au 10 A sur fils de 1,5 mm2, mais en 12 V continu. La batterie, chargée par une source renouvelable locale, assurera l’autonomie de l’éclairage de la maison. Pour quand ?