Saison de chauffe terminée ?

Le printemps est arrivé et tout système de chauffage a été éteint (coupure du circuit électrique) il y a deux semaines. Sauf coup de froid, le mois de mars aura donc été sans chauffage. C’est encore une fois conforme aux prévisions calculées dans le logiciel PHPP.

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Le soleil est bien présent mais encore bas le matin, donc pénétrant. Le danger de cette saison est la surchauffe, vite arrivée si les vitres ne sont pas assez protégées. Malgré quelques dizaines de tonnes de béton qui font l’inertie, la température intérieure a vite atteint 22 °C. Les gelées nocturnes n’arrivent pas à entamer cette réserve de chaleur, mais la simple ouverture des fenêtres permet de réguler la température.

Le soleil a en plus la bonne idée de remplacer la résistance électrique du chauffe-eau. La consommation chute donc drastiquement dès le mois de mars.

Certification en route, les chiffres arrivent

Le dossier de certification Maison Passive est maintenant entre les mains du certificateur français. Il est complet et précis, surtout si on le compare à celui déposé pour la demande de certification BBC Rénovation que nous avons fait l’année dernière. Il repose sur le construit réel et les appareils effectivement utilisés. Ce projet ayant été abondamment médiatisé, visité, et contrôlé par plus de 2000 photos, il reste très peu de place pour l’incertitude…

Outil central de ce projet, le PHPP est la feuille de calcul qui récapitule les besoins énergétiques et qui permet de vérifier que le bâtiment répond bien au standard de la maison passive. Solares Bauen vient donc de communiquer la dernière version de ce calcul.

Rappel : le PHPP donne de vraies valeurs et la consommation réelle est généralement légerement moindre que celle calculée. Il est donc aussi bien un outil de conception qu’un outil de prévision. Cela parait logique, mais ce n’est pas le cas des outils réglementaires utilisés par la RT2012 (ou BBC RT 2005) qui ne peuvent servir raisonnablement à la conception puisqu’ils ne peuvent prévoir les consommations réelles…

Deux surprises dans ce PHPP, une bonne et une mauvaise. La bonne, c’est que le besoin de chauffage est vraiment faible, bien aidé par une excellente étanchéité à l’air. Cela correspond bien au ressenti actuel.

Vérification PHPP2007

La mauvaise, c’est le besoin en énergie primaire, qui s’approche de la limite. Et grâce au PHPP, vous avez immédiatement l’explication : Besoins énergétiques

Sans surprise, le chauffage électrique par effet joule (les sèches-serviettes électriques des salles de bains) pénalise le bilan en énergie primaire. Ceci explique les réticences du PassivHaus Institute concernant ce mode de chauffage basique et gourmand. Mais ça passe, vus les très faibles besoins de chauffage de la maison.

Le vrai coupable pas vraiment attendu, c’est le chauffage de l’eau. Il demande plus que le chauffage de toute la maison ! En cause, les déperditions importantes dans le circuit de distribution d’eau chaude, telle que calculées dans le PHPP. Dans le calcul, les pertes dans ce circuit doublent l’énergie demandée pour chauffer l’eau, tout simplement. Cela annule (ou valide) le surdimensionnement des capteurs solaires qui n’apportent finalement que la moitié de l’énergie nécessaire au chauffage de l’eau.

La réalité devrait être plus verte : les longueurs de tuyau et même leurs diamètres sont moindres que celles présents dans le calcul, l’isolation des tuyaux a été soignée (quand ils ne sont pas enfouis dans 20 cm de mousse de polyuréthane), les déperditions réelles devraient être sensiblement diminués.

N’empêche : le PHPP a bien identifié le point faible du bilan énergétique et, en plus, le rend facilement accessible. Voilà qui pourrait orienter une amélioration future et servir de leçon aux futurs rénovateurs. Car ces déperditions sont dus à l’éloignement du ballon, placé au sous-sol au même endroit que l’ancien. C’est un exemple typique des contraintes de la rénovation !

Bureau d'Etude Thermique

Cela peut paraître une énormité pour de nombreuses personnes, certains professionnels du bâtiment, voire même des architectes (ça devient rare) : une maison, ça se calcule !

Depuis très longtemps, les maisons se dessinent et des règles d’usage (les DTU et/ou l’état de l’art) assurent que le bâtiment remplira son rôle. Pour les ouvrages d’art et les bâtiments plus importants, le calcul (surtout de structure) a toujours été de mise, pas pour la maison individuelle.

Pour la construction ou la rénovation d’habitation à très basse consommation, il faut calculer le comportement énergétique du bâtiment. Plus la performance exigée est haute, plus le calcul est prépondérant. S’invite alors dans le projet le Bureau d’Etude Thermique (BET). Cet intervenant est un partenaire complet du projet, nécessairement en liaison avec l’architecte, mais aussi avec les autres participants, dont le maître d’ouvrage (le propriétaire). Dans une maison passive, l’exigence est si élevée que chaque étape du projet passe par cet intervenant : pas de modification, majeure ou mineure, sans avis du BET, car peu de décisions sont sans impact sur le comportement énergétique.

PHPP

L’ingénieur en charge du projet utilise des outils spécialisés dans l’étude thermique, souvent plusieurs. Pour une maison passive, le principal est le logiciel PHPP, plutôt simple mais qui a l’immense avantage d’avoir été étalonné (c’est à dire validé par de nombreuses expériences et mesures) et qui donne donc des résultats corrects. Le PHPP sert à la conception de la maison, puisque c’est lui qui donne sa performance thermique selon les critères de la Maison Passive, les mêmes en neuf et en rénovation.

Logo Solares BauenDans notre projet, c’est Solares Bauen qui est chargé de ce rôle :

Solares Bauen est un bureau d’étude franco-allemand spécialisé depuis plus de 10 ans dans l’optimisation énergétique du bâtiment. Son rôle est d’identifier les solutions à mettre en oeuvre au niveau de l’enveloppe thermique et des équipement de chauffage, ventilation, de production d’eau chaude sanitaire pour limiter les consommations d’énergie dans le bâtiment. Pour cela nous nous appuyons sur la méthode de calcul PHPP, qui permet de calculer la performance du bâtiment et donc de déterminer les solutions. Dans le cadre d’une rénovation au standard maison passive, une attention particulière est réservée à la suppression des ponts thermiques. L’enveloppe thermique et son étanchéité à l’air doit être parfaite. Le moindre pont thermique ou imperfection dans l’isolation et l’étanchéité à l’air peut conduire à des besoins de chaleur supérieurs à ceux demandés pour un bâtiment passif.