Réparation de la VMC

Depuis plusieurs mois, le clapet de bypass de la VMC double flux Novus 300 était bloqué. L’air soufflé dans la maison était à la température extérieure, l’échangeur étant court-circuité. Nous avons attendu les premiers froids de début octobre pour s’apercevoir de la panne et constater que la maison n’était plus vraiment passive.

Après appel chez Zehnder (qui a repris Paul Ventilation), toute l’électronique était à changer. En fait, une seule carte (celle qui pilote le moteur du clapet) expliquait la panne, mais nous avions un des premiers exemplaires de la Novus 300 en France et l’électronique interne a été corrigée et optimisée depuis. Zehnder a donc pris en charge le remplacement de toute l’électronique, 5 ans après la pose. Bravo ! Il a fallu tout de même six semaines pour bien identifier l’exemplaire installé et approvisionner ces pièces, ce qui nous a semblé bien long.

Remontage carte VMC PaulUne heure de maintenance plus tard, le clapet se débloque au redémarrage et la VMC retrouve son fonctionnement normal. La maison est redevenue vraiment passive, l’air sain étant maintenant soufflé à 20°C.

De quoi affronter l’hiver avec plus de confort et moins de chauffage. L’air n’a jamais manqué, la ventilation ayant continué à fonctionner normalement, mais on s’habitue bien à l’absence d’air froid dans une maison !

Températures d'octobre

Les températures de septembre n’ont pas été publiées. Elles n’avaient aucun intérêt particulier. Celles d’octobre sont plus intéressantes, notamment car ce ne sont pas celles d’une maison passive, mais celles d’une maison presque passive.

Place aux courbes : la courbe rouge représente la température extérieure, la courbe bleue la température intérieure. Températures octobre 2015(pour agrandir, cliquez sur l’image)

Deux choses intéressantes dans les courbes : la forte baisse de la température intérieure suite au coup de froid de mi octobre et une température refoulée proche de celle de l’intérieur. Les plus aguerris auront deviné que les deux phénomènes sont liés. En cause : la panne du by-pass de la VMC qui est resté ouvert depuis des semaines. En période tiède, cette panne n’a que peu d’importance et ne se ressent pas. Mais le froid arrivant, on sent vite que la maison n’est plus réellement passive, juste bien isolée.

Comme preuve de la non passivité stricte de la maison, il a fallu remettre du chauffage pour compenser. Alors que les années précédentes, les petits radiateurs d’appoint n’avaient été mis en route qu’en novembre.

Conséquence directe de la mise en route des petits radiateurs électriques, la consommation électrique a brutalement augmenté : 24 kWh par jour. Tout ça ? Eh oui, car l’électricité a aussi servi à chauffer l’eau (3 kWh pour le CESI), le circuit solaire étant aussi tombé en panne. Vivement que les systèmes soient bien réparés pour retrouver une vraie maison passive !

Filtres de VMC

Le détracteurs de la VMC double flux argumentent souvent contre ce système à cause des filtres, que ce soit leur coût ou la maintenance nécessaire. Il est vrai que toutes les VMC double flux sont filtrées, pour deux raisons principales : la première est la nécessaire protection de l’échangeur de chaleur contre la poussière, afin qu’il garde toute son efficacité dans le temps, la seconde est qu’il est possible et bénéfique de filtrer l’air entrant avec une VMC double flux, alors que c’est bien plus complexe avec une VMC simple flux.

Avec une VMC double flux installée correctement, les filtres sont aisément accessibles et faciles à changer. Avec une VMC simple flux, il faudrait accéder à chaque ouverture d’amenée d’air et au caisson de ventilation, souvent bien caché. A défaut de filtrer chaque bouche d’arrivée d’air, il faut penser à nettoyer les passages d’air et notamment les poumons des habitants. Pas si simple…

Filtres

La consommation électrique et le remplacement des filtres d’une VMC sont le prix à payer pour une meilleure qualité d’air. L’économie d’énergie (récupération de chaleur) et le confort (pas d’air froid amené dans les pièces) sont des bénéfices supplémentaires non négligeables !

Alors les filtres, ça coute combien ? Lors de notre installation fin 2010, nous avions acheté un lot de filtres divers (premier filtre pour l’air extérieur, filtres de l’échangeur, filtres des bouches d’aspiration) pour un total de 328 €. Comme on nous avait prévenu que les filtres nous couteraient cher car il fallait les changer tous les trois mois, nous pensions que ce stock durerait une année ou deux. Nous venons de commander quelques filtres supplémentaires pour 81 €, tout le stock n’étant pas épuisé début 2015. La consommation de filtre a donc été nettement plus faible que prévue.

Pourquoi si peu ? D’abord parce que les filtres peuvent être nettoyés. Pour le filtre d’air extérieur et ceux de l’échangeur, un minimum de compétence dans l’usage d’un aspirateur suffit à repousser les changements de filtre à une fois par an, période après laquelle les matières dans le filtre sont dégradées et plus nettoyables (cela peut générer des odeurs désagréables). Pour les filtres des bouches d’aspiration, nous avons découvert qu’ils se lavent et ils sont réutilisables une dizaine de fois (ils finissent par rétrécir et ne plus couvrir toute la grille de la bouche).

Sur les quatre premières années, les filtres nous ont donc coûté environ 100 € l’année, sans négligence sur la maintenance de ces filtres. Et quand on voit ce qui reste dans ces filtres, tout ce qui ne rentre pas dans la maison, cela reste raisonnable. Et c’est effectivement le premier poste de dépense de la VMC, devant la consommation électrique qui nous coûte environ 50 € par an (moins d’un kWh par jour).

Ventilation provisoire

Après quelques déboires d’installation, nous avons une ventilation pour démarrer l’année 2011. Et ça fait du bien de ne plus avoir la contrainte de la ventilation naturelle dans une maison qui évacue lentement son humidité et ses effluents de chantier, alors qu’il gèle dehors.

Au sous-sol, la Novus 300 de Paul :

Novus 300 provisoire

La partie commande électrique du registre de dégivrage sera migrée sur la droite du caisson et quelques finitions sont à apporter. Par la suite, le plafond sera isolée avec de la mousse, la jonction avec le plafond béton ne sera donc plus visible. De même, les tuyaux seront sur-isolés pour gagner en rendement : le PHPP est très sensible à l’isolation des gaines entre la partie chauffée et l’échangeur. On distingue l’évacuation des condensats sous le caisson. Le bruit émis dans le sous-sol est plutôt faible, donc absolument pas gênant dans cette partie de la maison !

Pour commander cette VMC de précision, un petit écran tactile : Ecran contrôle Novus Heureusement que le pilotage est ergonomique, car seul l’allemand est affiché. Les autres langues sont bien prévues dans le menu, mais pas encore disponibles. Il faudra quand même que Paul prévoit des traductions rapidement s’il ambitionne d’installer beaucoup d’appareils en dehors des pays de langue germanique ! *

Au passage (pour Fred45), la grille d’extraction avec filtre de la cuisine : Grille extraction filtrée

Non, ce n’est pas une mini-hotte, mais les gaines d’extraction sont bien protégées contre les saletés.

Et la bouche de soufflage du séjour, qui dirige efficacement le flux d’air vers le fond de la pièce en l’étalant à 180° horizontalement : Bouche soufflage séjour Tous les réglages sont encore à faire : la ventilation est en route mais pas “mise en service” avec finesse comme il se doit. Il faudra attendre que les travaux avancent pour ça.


** Depuis, Paul Ventilation a échangé le boitier de commande et la langue française est arrivée. La traduction n’est pas encore parfaite, mais tout à fait utilisable par ceux qui ne comprennent pas l’allemand.

Boitier Paul Novus français

Santé et maison passive

La santé n’a pas de prix, entend-on souvent. Une des conséquences de la rénovation thermique d’une habitation est l’amélioration de l’état de santé de ses occupants. Comment est-ce possible ? Le fait de ne pas subir de variations de températures serait l’explication ? Peut-être, mais de façon marginale.

La grosse amélioration se situe dans la ventilation. Du fait de l’étanchéité de la maison, elle est mieux ventilée, puisque le flux d’air ventile correctement les espaces à vivre au lieu de passer d’une fuite à une autre. C’est donc au niveau des maladies respiratoires que l’amélioration est la plus notable : asthme, sinusite, rhume, bronchites. Par exemple, la motivation de rénovation passive peut venir d’un enfant asthmatique à qui on veut offrir une alternative aux traitements médicamenteux.

Filtre PaulUne maison passive est étanche et ventilée via une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) double flux. Celle-ci est équipée de filtres pour protéger l’installation (grossiers, type G4). Mais il est possible de les équiper d’autres filtres plus fins (type F8) qui bloquent les pollens et certaines pollutions. Non seulement, l’air est correctement renouvelé, mais avec de l’air filtré, ce qui explique bien les améliorations “respiratoires” des habitants de maisons passives.

La ventilation

Une maison passive est étanche. La tolérance pour les fuites lors de la construction est très faible et l’étanchéité est mesurée pendant et à la fin du chantier. Un tel bâtiment n’est donc pas ventilé naturellement, comme l’était les anciennes constructions.

Il faut donc une ventilation forcée, mécanique, avec des moteurs et des ventilateurs. C’est ce que l’on appelle la Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC). En usage depuis une vingtaine d’années (1982/1983) dans les constructions neuves, elle est souvent simple : un ventilateur central extrait l’air des pièces humides (salles de bains, cuisine, toilettes, buanderies, etc). Des bouches d’aération qui laissent entrer l
‘air se trouvent dans les pièces à vivre (chambres, séjour, bureau, salon, etc).

Ce schéma est évidemment impossible dans une maison passive : réchauffer l’air qui entre pour laisser partir la chaleur par l’air extrait demande trop d’énergie pour respecter les critères stricts de la maison passive.

C’est pourquoi la ventilation double flux est obligatoire en maison passive : une très grosse partie de la chaleur de l’air extrait est transférée à l’air entrant, la préchauffant fortement. Selon les circonstances, les appareils récupèrent entre 75% et 95 % de l’énergie. C’est bien la chaleur de l’air qui est récupérée, pas l’air lui-même ! Les circuits sont étanches et la chaleur passe dans un échangeur. L’air neuf est poussé dans l’habitation par un ventilateur (que l’on préfère à haut rendement), passe dans l’échangeur et est guidé par des gaines jusque dans les pièces à vivre. L’air extrait (vicié) est aspiré dans les pièces humides par un autre ventilateur, passe dans le même échangeur pour transférer sa chaleur à l’air entrant puis est évacué.

VMC-ventilation-double-flux-schema-caisson.jpg

Une VMC double flux est donc une appareil assez imposant, puisqu’il contient un échangeur, deux petits moteurs, deux ventilateurs, les conduits, filtres et vannes nécessaire, ainsi que les indispensables connexions. Dans une maison passive, la VMC double flux peut être vue comme remplaçant à la fois la VMC simple et la chaudière. Avec une consommation bien inférieure, on s’en doute…

thermos.jpg VMC Paul Thermos 200 DC, modèle performant et classique, la centrale choisie dans notre projet

La question suivante est le débit de ventilation. Il existe des règles sanitaires qui dictent les débits nécessaires, selon le nombre et le type de pièces. Ces règles donnent un débit de 215 m3/h pour une maison de 5 pièces avec deux salles de bains et deux toilettes. On peut baisser fortement le débit minimal avec une régulation par l’humidité (jusqu’à 30 m3/h dans notre cas).
Une autre façon de calculer (c’est le cas en maison passive), c’est de considérer un débit par personne (30 m3/h/personne), ce qui donnerait 150 m3/h pour nous. Mais il est aussi possible de réguler intelligemment par le taux de CO2 ou l’humidité.
La régulation du débit (à la baisse) semble indispensable, car elle correspond à l’adéquation au besoin réel. Ainsi, un adulte respire entre 0,5 m3/ et 3 m3/h, selon qu’il est au repos ou en effort important. De nuit, cinq personnes dans leur sommeil ne respirent que 2 m3/h ! Dans cas, il est bien inutile de ventiler à 150 m3/h, ce qui consomme de l’énergie pour rien.

climos_1.jpg Panneau de commande de la VMC

D’un autre coté, il faut que la ventilation puisse évacuer efficacement les effluves de cuisine et des salles d’eau lorsque cela est nécessaire. De plus, l’été, une surventilation de nuit permet de rafraîchir efficacement une maison.
Un bonne ventilation sera donc puissante mais très réglable. Cela tombe bien, c’est le cas des bons appareils !