Gaines again

Carreaux de plâtre, cuivre et gaines encore aujourd’hui. Dans un froid presque glacial (il n’y a pas de fenêtres), les travaux intérieurs progressent : habillage des murs, fermetures de cloisons, réfection de la plomberie et passage des gaines de ventilation.
Gaines plafond salle de bain

Le bloc derrière la bouche de la cuisine, qui sera la principale bouche d’extraction de la maison : Bloc ventilation cuisine

De l’autre coté, la bouche sera équipée d’une grille avec un filtre pour protéger au mieux des effluents issus de la cuisine : Extraction cuisine brute

Architecte : direction le passif

Dans le projet de rénovation d’une maison individuelle, le recours à un architecte n’est pas une obligation. Mais pour arriver à la performance passive, il fallait une équipe de spécialistes. La recherche ne fut pas simple, puisque la connaissance réelle du concept passif (le vrai) n’est que très peu répandue en France (mais ça progresse). Un truc : si vous cherchez un architecte pour une vraie maison passive (certifiée) et qu’il ne vous parle pas d’étanchéité à l’air dans les premiers contacts, passez votre chemin. Assurez-vous aussi qu’il est à l’aise (donc formé) avec le PHPP, l’outil de calcul des maisons passives.

Pour aller plus vite, nous sommes passé par l’association La Maison Passive France, qui nous a recommandé Karawitz Architecture.

Logo KarawitzVue l’ambition du projet (obtenir la première certification passive en rénovation en France), le choix d’un cabinet d’architecture spécialiste du passif comme maître d’oeuvre était une évidence. Le défi technique et la volonté d’aller à la certification ont fini de convaincre Karawitz Architecture, malgré les nombreux obstacles déjà connus avant le démarrage du projet.

Maison Karawitz Maison DamicoKarawitz Architecture est une agence d’architecture spécialisée dans le passif. Elle a à son actif plusieurs maisons passives : la maison Karawitz à Bessancourt est certifiée, la maison Damico au Mesnil-Saint-Denis est en cours de certification. La proximité de l’agence avec l’Autriche et l’Allemagne est un indéniable atout : il facilite grandement le transfert de compétences depuis les berceaux de la construction passive vers nos contrées réticentes. Le concept, les implications et les pièges du passif n’ont donc plus de secret pour ces architectes qui dessinent le futur du bâtiment européen.
Comme souvent dans la construction passive, ce sont des maisons neuves en bois. La rénovation d’une maison de maçon reste donc un défi !

Bois, béton, et étanchéité à l'air

Dans une maison passive, il faut assurer la continuité de la barrière d’étanchéité à l’air. En construction neuve, c’est souvent un enduit à l’intérieur de la maçonnerie qui joue ce rôle. Dans ce cas, le raccord avec la membrane d’étanchéité à l’air qui se trouve sous la charpente est plutôt facile.

Dans la rénovation qui nous occupe, la barrière d’étanchéité est formée de l’enduit extérieur actuel (qui sera ensuite sous l’isolant) et de la membrane frein-vapeur. Il y a donc un passage délicat, dont la première trace vient d’apparaître : Passage membrane étanchéité

Ce morceau de membrane sera raccordé à l’extérieur sur l’enduit et à l’intérieur au reste la membrane qui viendra sous les poutres. Des adhésifs spéciaux seront chargés d’assurer une continuité parfaite et durable. Toute erreur à ce niveau sera mise en évidence lors du test d’étanchéité à l’air, assez exigeant pour les maisons passives.

Sans rapport direct, le plafond de la lucarne coté sud, en poutre en I (pub gratuite pour Finnforest) : Plafond lucarne sud poutre en I

Arrivée de la charpente

Certains moments sont importants dans un chantier. Ce mardi en était un, puisqu’il a vu l’arrivée du bois de la charpente et d’une partie de l’isolant.

Livraison charpente

Au menu du jour : bois massif, poutres en I, laine de bois, panneaux OSB, ouate de cellulose, voliges.

Les poutres en I, c’est ce qui est sous l’échelle : Poutres en I

Dans les charpentes de très forte épaisseur (pour loger l’isolant), elles remplacent les chevrons. Au lieu des 8 cm de laine de verre entre les chevrons de l’ancienne maison, nous aurons donc 36 cm de ouate de cellulose entre les poutres en I. Les plaques de laine de bois viendront recouvrir ces poutres en I pour éliminer les ponts thermiques.

Toit en souffrance

Cette semaine a vu l’arrivée de l’échafaudage, encore incomplet mais suffisant pour avancer dans la démolition du toit. Les chiens assis se sont couchés dans un tas de gravât, les tuiles sont presque toutes parties. Beaucoup ont été récupérées car elles sont encore en bon état.

Tas de gravat

Les bâches ont bien du mal à contenir la pluie qui arrive, le vent prenant un malin plaisir s’insérer dans les défauts de fixation.

Toit sans tuile

Le reste de l’échafaudage arrivera le semaine prochaine, pour permettre de supprimer la cheminée.

Ouverture au sud, fermeture au nord

Fermeture porte-fenêtre nord Une maison passive n’est pas forcément bio-climatique, mais la performance thermique s’améliore nettement si les apports solaires sont bien utilisés.

Au sud, le vitrage va prendre la place de quelques m2 de mur avec l’ouverture en cours de consolidation. Au nord, c’est le mur qui regagne du terrain pour diminuer la surface vitrée coté nord. Comme c’est une rénovation, les possibilités sont limitées. Dans ce projet, la porte fenêtre sera remplacée par une simple fenêtre, divisant par deux la surface (sa largeur est aussi légèrement diminuée).

Pour simplifier, les vitrages coté sud sont “positifs” : ils apportent plus de chaleur l’hiver qu’ils n’en perdent, alors que les vitrages coté nord sont “négatifs” : ils perdent plus d’énergie qu’ils ne peuvent en apporter.

Dans la même logique, le gerbier de l’étage sera remplacé par un simple chien assis coté nord, alors que les deux fenêtres de toit coté sud seront remplacés par de grandes baies vitrées.

Poteaux béton

La démolition n’est pas finie (le toit est encore la), mais la reconstruction commence. Aujourd’hui, ce sont les poteaux qui reprennent les efforts de la baie vitrée qui ont été coulés.

Poteaux baie sud

Le projet a été très légèrement modifié pour agrandir la porte fenêtre de la cuisine, trop étroite. Surcoût important, mais rester avec une ouverture vers l’extérieur de 65 cm de large paraissait incongru. En contrepartie, une très légère augmentation des apports solaires.

Dépose des menuiseries existantes et ouverture de la baie

La démolition avance bien. Aujourd’hui, le mur coté sud a été ouvert en prévision de la pose de la baie vitrée qui devrait arriver dans deux mois :

Ouverture mur sud

L’intérieur est maintenant séparé de cette ouverture :

Séparation mur sud (à l’arrière de la cloison provisoire, c’est surtout un trou)

Les menuiseries existantes ont été déposées :

Coté rue sans menuiseries (sauf la porte, qui est ouverte sur la photo, mais toujours présente)

Démolition du balcon

Plus spectaculaire (et plus bruyant) pour les passants et les voisins, c’est le balcon et l’escalier coté rue qui ont été démolis :

Démolition balcon

L’accès devient périlleux, mais les façades deviennent plus lisses, ce qui est indispensable pour supprimer les ponts thermiques et assurer la continuité de la future isolation extérieure.

L’échafaudage est maintenant attendu, pour entamer le travail sur les ouvertures, en particulier les agrandissements de tableaux et l’ouverture de la baie coté jardin. Pour mieux comprendre, c’est le mur entre les deux fenêtres du séjour qui sera supprimé pour nettement augmenter les apports solaires :

Mur à ouvrir au sud

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